• 24 avril 2015 Deux ans après le Rana Plaza ...

     

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    Il aura fallu 1138 morts pour que les gens s’intéressent aux conditions de travail des ouvriers textiles. Deux ans après la catastrophe du Rana Plaza qu’est-ce qui a changé?

     

    Le 23 avril 2013 à Dacca, 1.138 personnes sont mortes et plus de 2.000 autres ont été blessées dans l’effondrement de l’immeuble Rana Plaza, qui abritait des ateliers de confection travaillant pour de nombreuses marques européennes, américaines et canadiennes. Mango, Benetton, Primark, El Corte Ingles, Bon Marché, Loblaw, Camaïeu, Auchan, Carrefour,  Zara... D’autres marques, dont les étiquettes ont été retrouvées dans les décombres, nient encore leur implication.

     

    Sur les 30 millions nécessaires à une indemnisation juste et complète des victimes, seuls 21 millions de dollars ont été versés. Depuis le 24 avril 2013, les victimes et leur famille attendent toujours, et n’ont aucune garantie qu’elles toucheront une indemnisation complète, juste et transparente.

    Et maintenant?

     

    Aujourd’hui pour la majorité des ouvriers pratiquement rien n’a changé comme le montrait la critiquable mais édifiante télé-réalité Sweatshop en ce début d’année. Ils travaillent toujours dans des conditions très difficiles et restent sous-payés. En moyenne au Bengladesh un ouvrier textile gagne 63 euro par mois pour plus de 12h par jour, six jours sur sept dans des conditions déplorables (sans compter les heures supplémentaires). Les contrats de travail (lorsqu’il y en a) ne respectent pas la loi, et les salariés sont embauchés ou licenciés en fonction des besoins de production.  Et surtout il est impossible de se syndiquer et les «inspections» organisées sont souvent prévues donc complètement faussées. Cette absence de liberté syndicale et cette hypocrisie des grands groupes rendent impossible toute justice sociale et privent ces ouvriers de leurs droits fondamentaux.

     

    H&M se distingue tout de même avec l’établissement d’un partenariat avec trois usines modèles dont deux au Bengladesh et une au Cambodge. Ils se sont ainsi engagés à acheter 100% de leur production pendant 5 ans en échange de la mise en place d’un nouveau système de rémunération: primes de rendement, instauration d’un dialogue social avec des négociations annuelles, augmentations... Le but est d’appliquer ces nouvelles conditions de travail en 2018 chez 160 de leurs fournisseurs stratégiques qui gèrent 550 usines et 850.000 salariés, ce qui aura donc des conséquences sur les autres marques qui travaillent avec eux. A ce jour, l’expérience a permis une chute des heures supplémentaires de 43%, une baisse de 2% du turn over et une augmentation du salaire net de 10%.

     

    Toutefois ce type d’action est minoritaire (même au regard de la production H&M) et il reste énormément de chemin à parcourir pour espèrer changer définitivement les conditions de travail de ces «esclaves du textile».

     

    Vers une prise de conscience?

     

    Le 31 mars 2015, cependant, malgré les pressions des organisations patronales au nom de la « compétitivité »,  l’Assemblée nationale a adopté en première lecture la proposition de loi relative au devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordre. Les grandes entreprises françaises pourront être reconnues légalement responsables des violations de droits humains et des dommages environnementaux que peuvent provoquer leurs activités, ainsi que celles de leurs filiales, sous-traitants et fournisseurs à l’étranger, et auront à en répondre le cas échéant.

     

    Heureusement il existe des associations et mouvement défenseurs des conditions de travail des ouvriers textiles. Si elles se battent depuis  très longtemps, elles sont plus visibles depuis le Rana Plaza.  D’autres se sont créés à cette occasion. C’est le cas du collectif anglais Fashion Revolution qui depuis deux ans commémore ce triste anniversaire à coup d’opérations communication chocs pour pousser les consommateurs à s’interroger sur la provenance de leur vêtement. Cette année le Fashion Revolution Day appelle une nouvelle fois les gens du monde entier à se mobiliser en prenant un selfie avec les hashtag #JeVeuxSavoir #WhoMadeMyClothes, afin d’interroger les marques sur l’histoire et le voyage de nos vêtements pour aller vers plus de transparence.

     

    Vous pouvez toujours participer à cette opération ici!

     

     

    En savoir plus :

     

    -Rana Plaza: H&M s'achète une bonne conscience (Challenges.fr)
     

    -Rana Plaza (Marchemondialedesfemmes.wordpress.org)
     

    -Quel est le problème (Ethique-sur-étiquette.org)
     

    -Fashion Revolution Day (Madmoizelle.com)

     

    Source 

    http://www.newmanity.com/

    « Cirque de Gavarnie - Grand Site des Hautes-Pyrénées Jeff Buckley - Hallelujah (Official Video) - Jeff Buckley et l'album "Grace" »

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