Halage au lent manteau de brumes endormies
Aux matins de roseaux et d'herbes aux cheveux d'or
Tu remontes le temps vers les amis enfouis
Dans les méandres de la mémoire
J'entends encore leur souffle enfanté pour le chant
La danse des abers couronne leurs chemins
Tes rives ont la couleur des fêtes de villages
Dont leur voix souveraine était l'âme autrefois
À l'entrée de l'hiver
Tu caresses les ombres des arbres engloutis
Dans les marées du ciel
Les ronces les fougères rouissent tes eaux vives
L'estuaire à nos portes
L'impatience se défeuille
Et nous allons confiants vers des îles nomades
Bretagne des rivières et Bretagne des sources
Compagne fraternelle des marins en partance
Tu délivres à nos pas
Un passeport pour la joie.
Jean Lavoué, 16 novembre 2020
Pensées émues pour mon ami Yann-Fañch Kemener en écrivant ce poème.
Photo JL 16/11/20