• Je suis clown à l'hôpital

     
     

    Caroline Simonds, 62 ans, anime depuis vingt ans une troupe de clowns hospitaliers, qui interviennent dans des services pédiatriques partout en France. Elle a ouvert l’an dernier un Institut de formation du rire médecin, pour diffuser son expérience.

    Laurence Lemoine

    Faire rire était dans ma nature, semble-t-il. Lorsque j’avais 5 ou 6 ans, mon oncle me demandait de lui faire des grimaces quand il était déprimé. Il m’a raconté ça récemment. Mais moi, je ne voulais pas devenir clown. Je voulais être “docteure”. À 18 ans, j’ai fait un stage dans le service de grands brûlés d’un hôpital de Philadelphie – je suis américaine. À l’époque, on ne donnait pas de morphine. J’avais la charge de trois enfants venus du Viêt Nam, brûlés au napalm. Je pense que c’est à ce moment-là, pendant que j’essayais d’enlever leurs bandages, que j’ai fait mes premiers pas dans l’accompagnement du soin par le rire. Au bout de deux mois, à force de pleurer sur l’état de mes petits patients et la cruauté de la hiérarchie, j’ai décidé d’abandonner la médecine. J’ai annoncé à mes parents qu’au lieu de faire du mal aux gens, j’allais leur faire du bien.

     

    L'appel de l'hôpital

    L'association

    Le Rire médecin a reçu en janvier dernier le prix de l’humour de résistance, décerné par le Phare (Parti de l’humour attitude et d’en rire ensemble).Leriremedecin.asso.fr

    Au début des années 1970, je suis venue m’installer à Paris. C’était juste après 68, l’atmosphère était géniale, poétique. Pendant dix ans, j’ai vécu une vie de saltimbanque au sein d’une troupe de rue, le Palais des merveilles. Nous vivions dans un camion, débarquions dans des villages, tendions un fil et un rideau. J’adorais la rencontre avec toutes sortes de publics ! À 30 ans, je suis rentrée à New York, seule avec mon nouveau-né. C’étaient les années 1980, il ne faisait plus bon faire la manche dans les rues. J’ai commencé à me produire dans des cabarets, où je chantais en français. J’ai élevé ma fille, rencontré un autre homme. Je ne sais pas pourquoi, l’hôpital s’est rappelé à moi, vingt ans après mon expérience d’aide soignante. En 1988, j’ai été conviée à me déguiser en dinde pour les enfants d’un service de cancérologie. J’ai débarqué avec des pattes d’oiseau et des ailes colorées. Je n’avais jamais côtoyé d’enfants cancéreux. Ça m’a bouleversée, dans le bon sens du terme.

    Les situations extrêmes demandent d’être à la hauteur, d’avoir de la créativité. À près de 40 ans, j’avais envie de ça. J’ai commencé à travailler avec Le Big Apple Circus Clown Care Unit. Nous étions six. C’était très nouveau. Mais je n’étais pas satisfaite. Aux États-Unis, le monde du spectacle est tourné vers la performance. Je préférais l’improvisation, m’ajuster à l’enfant. Mon mari et moi avions des envies de maison dans le sud de la France. J’ai commencé à rêver de ma propre compagnie de clowns, envoyé des dossiers à quelques hôpitaux parisiens. Je ne voulais pas seulement faire de l’animation, j’avais envie de travailler main dans la main avec les soignants. Je voulais des clowns professionnels, formés à leur art mais aussi à la douleur, au deuil, aux problématiques adolescentes… J’ai rencontré des gens extraordinaires à l’Institut Gustave-Roussy [à Villejuif, ndlr] et à l’hôpital Louis-Mourier [à Colombes]. Grâce à des subventions conséquentes, nous avons pu nous lancer.

    La suite :

    http://www.psychologies.com/Planete/Solidarite/Articles-et-Dossiers/Je-suis-clown-a-l-hopital

    « Il est à se demander, tant ce pacte remet en cause la souveraineté des États, si ceux qui lui donnent le feu vert l’ont vraiment lu. Bretagne : disparition inquiétante d'une adolescente de 14 ans »

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