• NIGERIA Massacre de Baga par Boko Haram : l'impossible bilan (14 janvier 2015)

    Dessin de Falco Dessin de Falco
     
    Les bilans du massacre de Baga, commis la semaine dernière par les insurgés de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, varient d'une centaine de morts à 2 000 selon les sources.
     
    Comment expliquer un tel écart ?  
     
     
    Le journaliste Will Ross, correspondant de la BBC au Nigeria, tente d'expliquer dans une tribune l'écart entre les bilans diffusés par les autorités nigérianes et ceux publiés par les organisations des droits de l'homme après le massacre de Baga perpétré par Boko Haram la semaine dernière. Alors que le gouvernement du Nigeria parle de 150 morts, Amnesty international évoque
    2 000 personnes tuées.

     
     
    Pas de journalistes, pas de réseau téléphonique

     
    Pour Will Ross, cela illustre la difficulté de couvrir une guerre qui se joue à huis clos, sans journalistes sur le terrain. "C’est un défi étant donné les nombreux obstacles qui empêchent la collecte de l’information", écrit le reporter, qui explique que depuis "plusieurs mois il n'y a plus de réseau téléphonique. Les djihadistes ont détruit les antennes dans le Nord-Est."

     
     
    "Certes il y a bien sûr les fonctionnaires, dont le travail est de dire au monde ce qui se passe", poursuit Ross. "Mais, après l'attaque de Baga, les deux porte-parole (de l’armée et du gouvernement) se sont murés dans le silence."

     
     
    Estimation à partir des récits de rescapés

     
    La tragédie a donc été reconstituée à travers les récits de rescapés exténués par des jours de marche pour fuir la zone. "Les rescapés étaient occupés à sauver leur vie et non à comprendre ou vérifier exactement ce qui se passe. Difficile, dans ces conditions, de recueillir des faits", affirme Ross.

     
    Depuis 2009, les insurgés de la secte Boko Haram sèment la terreur dans le nord-est du Nigeria. Ces deux dernières années, ils ont multiplié les massacres, les prises d'otages et les conquêtes face à un gouvernement nigérian dépassé.
     
     
    CONTEXTE — Boko Haram, ces talibans du Nigeria

     

    Boko Haram : deux mots qui ont le mérite de bien résumer le programme de l'organisation. Ce néologisme haoussa, langue la plus parlée au nord du Nigeria, signifie "l'Occident est impur".

     

    L'organisation a été fondée en 2002 par Mohamed Yusuf, un prédicateur radical de Maïduguri, capitale du Borno [Etat musulman situé dans l'extrême nord de la fédération du Nigeria].

    Mais ce n'est qu'en 2009 que Boko Haram se signale par des attentats meurtriers.

    Le gouvernement nigérian réagit. En juillet, l'armée lance une opération militaire contre la secte.

    Mohamed Yusuf est tué.

     

    L'Etat nigérian croit avoir décapité le mouvement.

    En vain ! Depuis, l'organisation s'est radicalisée, semant de nouveau la terreur dans le pays.

    Boko Haram est notamment très implantée dans le nord du pays – essentiellement musulman – et réclame l'application de la charia.

     

    (La fédération dans son ensemble est composée pour moitié de chrétiens et d'animistes.)

     

    "L'émergence de Boko Haram traduit la maturation d'impulsions extrémistes ancrées de longue date dans la réalité sociale du nord du Nigeria"

    explique l'analyste Chris Ngwodo dans la revue Think Africa Press.

     

    SOURCE  

     

    http://www.courrierinternational.com/categorie/afrique

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