• Jardin intérieur ...

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    No tan distintos...: Como árboles - Mario Benedetti

     

    Souvent, il est de coutume de parler de son jardin intérieur.

     

    Ce terme est tellement utilisé, que l'on reçoit même des injonctions, nous priant de prendre soin de notre jardin intérieur.
    Longtemps, j'ai cru que mon jardin intérieur devait ressembler au jardin d'Eden. Un lieu étant une copie-conforme du paradis. Alors, j'ai pris consciencieusement soin de mon jardin intérieur. Enlevant les graviers qui se déposaient sur le bord des sentiers. Taillant les haies et m'affairant à de nombreux travaux afin d'en faire un lieu idéal.

     

    Après chaque effort, je me baladais dans mon jardin intérieur, afin d'en admirer la beauté et l'ampleur du travail accompli.
    Un jour, lors d'une de ces balades, alors que je marchais sur le sentier, je me suis pris les pieds dans des ronces bordant le chemin. J'ai ressenti une forte douleur et j'étais en colère.

    Quelque temps après, j'ai remarqué l'existence d'un puits dans mon jardin. Il était dissimulé et je ne l'avais jamais vu auparavant. Je me suis approché du puit et j'ai regardé à l'intérieur : tout était noir et des bruits mystérieux et angoissants en sortaient. Soudain, je me suis senti aspiré par la profondeur du puit. J'ai alors ressenti une immense peur.

    Des roseraies magnifiques ornent également mon jardin. Souvent, je suis attiré par ces roses et je les contemple, en les touchant je m'y suis piqué. Comment une chose si belle, comment quelque chose que j'aime autant a pu me faire du mal ? J'ai énormément pleuré suite à cette blessure, la tristesse fut grande. Suite à ces événements, j'ai voulu éliminer le puit, les épines de roses, et les ronces de mon jardin. J'ai alors entrepris de grands travaux pour les détruire. Malgré toute ma bonne volonté, je n'ai pas réussi à enlever le puit, les ronces ni les épines de roses de mon jardin.

     

     Puis, j'ai compris. J'ai compris que toutes tentatives de vivre dans un jardin paradisiaque étaient vaines. Alors, pour la première fois de ma vie, j'ai accepté l'existence du puits, des ronces et des épines de roses. Pour la première fois de mon existence, j'ai accepté qu'en mon jardin intérieur, la colère, la peur et la tristesse existaient elles-aussi .

     

    Depuis cet instant-là, je continue à me balader dans mon jardin intérieur. Jamais je ne sais où mes pas me mèneront. Vais-je rire et chanter sous des arbres luxuriants ? Vais-je me retrouver face au puit ? ou alors dans les ronces ?
    Je ne le sais pas et je n'ai aucun moyen de le savoir. Toutefois, aujourd'hui quand je remarque que mes pas me mènent vers le puit, les ronces ou que mes mains approchent les épines de roses, je l'accepte.

    Il est plus douloureux de vouloir résister à la colère, la peur, et la tristesse enfuit en nous que de les traverser.

    Oui mon jardin a des épines de rose, des ronces et un puits sans fond. Tout comme mon jardin regorge d'endroits merveilleux , de lieux sereins et des places où des rires s'envolent.

     

    Je ne lutte plus car tout cela est en moi ; la lumière comme l'ombre. Je ne lutte plus, car je sais que malgré tous les travaux que je peux entreprendre, mon jardin ne sera jamais le jardin d'Eden. Et là n'est pas l'enjeu !

     

     Luc

     

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